Fondatrice de la Nutrition Humaniste, je vous accompagne sur le plan psycho-émotionnel.

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L’hypersensibilité au travail

Si la sensibilité élevée est reconnue, considérée, développée dans les domaines du bien-être et du développement personnel, cette notion est encore mal connue dans le monde professionnel, particulièrement celui de l’entreprise où priorité est donnée aux objectifs à atteindre, au rendement, à la performance et trop peu à la qualité des relations humaines que je considère comme  comme la clé de voûte de la réussite de l’entreprise.

D’après les études*, 1/3 de la population aurait une sensibilité élevée, au-dessus de la moyenne, qui se caractérise par :

  • Un mental très actif
  • Une affectivité très développée – Sujet aux émotions intenses
  • Une hyperesthésie, activité des 5 sens très exacerbée (sensibilité prononcée au bruit, lumière, odeurs…)
  • Une intuition et des perceptions importantes sur les personnes, les lieux, les situations
  • Une empathie très développée et une grande écoute de l’autre
  • Une attention importante aux détails pouvant amener à une attitude perfectionniste

Une hypersensibilité mal gérée du fait de plusieurs facteurs personnels ou environnementaux au travail peut conduire à une fatigue chronique due à une surstimulations sensorielle, émotionnelle et/ou intellectuelle. L’individu à haute sensibilité peut être déstabilisé voire submergé par ses propres émotions ou celle des autres comptes tenus d’une empathie très développée. Il est souvent impacté par différentes formes de violences sociales : critique, injustice, abus de pouvoir, management brutal, surveillance, pression… Le sentiment de décalage qu’il ressent, le manque d’écoute et de compréhension de son entourage peuvent l’amener au repli sur soi ou à des blocages relationnels. Il perd peu à peu confiance en lui et se décourage. L’excès d’activité mentale et de pensées peuvent aussi troubler son sommeil ou l’empêcher de se détendre ou se ressourcer. Il a tendance à se surinvestir au travail pour bien faire ou satisfaire. La surstimulation et cette suractivité entraîne une fatigue, il peut s’éparpiller, avoir des difficultés à se focaliser sur une seule tâche ou mélanger vie personnelle et professionnelle.

Alors que cette sensibilité élevée peut-être un potentiel incroyable pour lui-même s’il l’apprivoise et un formidable atout sur le plan professionnel si le potentiel créatif est considéré et reconnu.

En effet, la personne hautement sensible fait preuve d’une intelligence inventive et émotionnelle, elle a un sens inné de l’observation, des ressentis et intuitions là où les autres ne perçoivent que peu ou plus tard. Elle porte naturellement une attention aux autres avec bienveillance car elle aime les relations respectueuses et harmonieuses. Sa grande conscience professionnelle fait alliance avec un investissement précis et consciencieux voire du dévouement.

Que souhaitait d’autre dans notre monde actuel pour aller vers un monde meilleur ?

A une époque où continue de se développer la souffrance au travail (amplifiée chez les personnes à haute sensibilité), où de plus en plus de personnes sont en fatigue chronique voire connaissent l’épuisement ou le burn out… il me paraît primordial d’agir, soutenir, aider, contribuer à faire évoluer la reconnaissance de l’hypersensibilité dans le monde du travail pour davantage de cohérence et de congruence entre les valeurs humaines et les pratiques de l’entreprise.

Les personnes concernées peuvent trouver de l’aide auprès de professionnels de l’accompagnement individuel ou dans des groupes de parole pour apprendre à mieux vivre leur haute sensibilité et en faire une force. Pour autant il me paraît nécessaire que l’entreprise accorde davantage de considération à la qualité de l’environnement, du bien-être au travail et des relations humaines en matière de communication et surtout qu’elle reconnaisse et mette en valeur ce potentiel humain.  Il s’agit de permettre l’expression de toutes les compétences et singularités tant dans le savoir-faire que le savoir être.

L’hypersensibilité n’est pas un handicap, bien au contraire, elle est une ressource précieuse qu’il faut conscientiser et développer, par différents axes de remédiation et d’évolution :

  • Améliorer l’environnement de travail pour le rendre plus agréable
  • Proposer des personnes ressource pour écoute, aide, accompagnement
  • Développer l’efficience en invitant ces personnes à se protéger de l’envahissement et de la surstimulation
  • Favoriser les pauses et temps/détente/ressourcement et bien-être
  • Proposer une alimentation de qualité et variée pour les repas
  • Eduquer à l’hygiène de vie, alimentation saine, gestion du stress et des émotions…
  • Améliorer la communication et les relations tant sur un plan horizontal que vertical dans le management
  • Proposer et adopter des rythmes et méthodes de travail respectueux et ajustés

Il me semble que la réussite de l’entreprise est conditionnée par l’épanouissement de ses employés dans leurs fonctions et sur leur lieu de travail. Je crois en l’effet puissant d’une considération des différents potentiels et singularités pour développer la force harmonieuse de l’intelligence collective, où chacun trouve sa place et peut donner le meilleur de lui-même pour « bien travailler ensemble ».

Sources

*Lionetti, F., Aron, A., Aron, E. N., Burns, G. L., Jagiellowicz, J., & Pluess, M. (2018). Dandelions, tulips and orchids: evidence for the existence of low-sensitive, medium-sensitive and high-sensitive individuals. Translational Psychiatry, 8(1)

Saverio Tomasella, Cédric Vitaly – L’hypersensibilité (pour les nuls)